Ramallah - Qais Abu Samra : Le Théâtre et le Cinéma, (non gouvernementale), la Casbah, à Ramallah, en Cisjordanie, ont ouvert la semaine des films « Je suis réfugié », qui met en lumière les souffrances des réfugiés palestiniens et des Syriens qui fuient la Syrie, et ceci en prélude à la prochaine commémoration du 67ème anniversaire de la Nakba par le peuple palestinien.
La semaine met en lumière les souffrances des réfugiés palestiniens en Syrie et des réfugiés Syriens et Palestiniens qui fuient les combats dans leur pays, à travers la présentation de 12 films de réalisateurs Arabes et Palestiniens.
La semaine s’est ouverte au théâtre la Kasbah de Ramallah avec le film « Il n’y a aucun moyen d’y retourner maintenant, mon ami » de la cinéaste libanaise Carol Mansour qui, en première visite en Palestine, a assisté à la projection.
En introduction de son film, elle a choisi une scène de la série syrienne « L’exil des palestiniens », diffusé à plusieurs reprises sur les chaines arabes.
Carol Mansour a précisé en marge de la cérémonie que la réalisation du film a pris 8 mois au cours desquels elle s’est déplacée entre les camps de réfugiés palestiniens fuyant la Syrie vers le Liban, et a observé le nouvel, nouvel, nouvel exil des exilés.
Dans son film, elle montre une jeune fille qui fuis le camp de réfugiés de Yarmouk en Syrie pour le Liban et qui dit : « au cours de ma fuite de Syrie j’ai vécu les détails de l’exil palestinien, je l’imaginais et je le vivais dans ses moindres détails ».
Le film dépeint la vie des Palestiniens qui fuient la Syrie pour Liban et leurs souffrances, à cause de la détérioration de la situation des réfugiés au Liban.
Selon Carol Mansour, ce film, « met en lumière l’histoire des réfugiés palestiniens contraints de chercher refuge en Syrie au cours de la Nakba en 1948, et après l’intensification de la crise syrienne, la guerre les a touché autant que les syriens, en plus de la complexité de leur histoire, les obligeant à fuir la Syrie et à se réfugier au Liban. En cela ils constituent une catégorie spécifique de réfugiés, car ils sont devenus réfugiés pour une deuxième fois.
Elle ajoute qu’« en tant que Palestiniens, ils ne sont pas les bienvenus au Liban, et ils se trouvent maintenant sans abri et vivent de nouveau une nouvelle Nakba ».
Le conflit en Syrie est entré dans sa cinquième année, où il a laissé derrière environ 200 milles morts selon les statistiques des Nations Unies, 300 milles morts selon des sources syriennes d’opposition, en plus des 10 millions de réfugiés et de personnes déplacées dans le pays et vers l’étranger.
À son tour, George Ibrahim, directeur du théâtre et cinéma Casbah, annonce que la « Semaine présente 12 films, coïncidant avec la célébration par le peuple palestinien de la Nakba », et indique qu’ils seront présentés à Ramallah, Nazareth, Haïfa et Jénine (nord de la Cisjordanie) et dans la bande de Gaza.
« La Nakba » est un concept utilisé par les Palestiniens pour désigner l’occupation des territoires palestiniens par des gangs armés sionistes et qui y’ont crée l’Etat d’Israël la journée du 14 mai 1948, et expulsé 957 000 Palestiniens de leurs terres, selon l’estimation publiée par l’ONU en 1950, vers différentes parties du monde.
Et chaque année les Palestiniens commémorent cette catastrophe (la Nakba), le 15 mai en organisant des marches de protestation et des expositions patrimoniales soulignant leur droit au retour, et leur attachement à leur terre, que leurs parent et grands-parents ont quitté en 1948.